Aider les enfants à affronter leurs peurs
Tous les enfants ont des peurs. C’est un aspect normal et sain du développement. Des choses qui semblent inoffensives aux adultes peuvent effrayer les enfants. Si vous faites preuve de compréhension, de patience et utilisez des paroles rassurantes, vous pouvez aider votre enfant à affronter ses peurs.
En général, les craintes de l’enfant sont liées à son âge. Les enfants ne ressentent pas tous les mêmes peurs, mais il peut être utile d’en comprendre quelques-unes en fonction de leur âge.
Les bébés (de 8 à 12 mois)
- À cet âge, le bébé commence à remarquer la différence entre les situations qu’il connaît et celles qu’il ne connaît pas. L’anxiété de séparation, le sentiment de panique ou d’anxiété qu’il ressent lorsque vous quittez la pièce, culmine généralement vers l’âge de 8 ou 9 mois.
- Jusqu’à l’âge de 2 ans, les étrangers peuvent susciter une l’inquiétude par intermittence chez votre bébé.
- Les bébés plus âgés sont souvent effrayés par des situations quotidiennes qui ne les dérangeaient pas lorsqu’ils étaient plus jeunes. Ils peuvent se mettre à avoir peur des nouvelles situations ou des personnes qu’ils ne connaissent pas.
Les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire (de 2 à 4 ans)
- Les jeunes enfants ont une vive imagination. Ils peuvent avoir de la difficulté à comprendre la différence entre le réel et l’irréel.
- À 3 ans, votre enfant devrait être en mesure de se séparer de vous sans trop pleurer ou s’agripper à vous, et même l’enfant le plus craintif devrait s’adapter aux nouvelles situations en l’espace de quelques semaines. Autrement, parlez-en à son médecin.
- Un tout-petit inventera parfois des dangers imaginaires à partir d’ombres dans une pièce sombre ou d’un masque qui recouvre un visage familier.
- Des situations quotidiennes peuvent l’effrayer, comme l’heure du coucher ou un rendez-vous chez le médecin. Il peut craindre de choses qui font un bruit intense et qu’il ne comprend pas, comme une tempête, un aspirateur ou la chasse d’eau.
- Pour un adulte, les peurs des tout-petits peuvent avoir des origines rationnelles ou irrationnelles. Quoi qu’il en soit, il est important de prendre les peurs de votre enfant au sérieux. Ne vous moquez jamais de lui parce qu’il a peur.
- À cet âge, les enfants ont une pensée concrète (ils comprennent le sens littéral des choses). Ils peuvent être effrayés par des remarques et des blagues faites par des adultes. Faites attention à ce que vous dites devant votre enfant.
- Votre enfant peut faire des cauchemars qui le réveillent. Si cette situation se produit, vous devrez peut-être le rassurer en lui expliquant que les choses qu’il a vues en rêve ne sont pas réelles. Faites preuve d’empathie (p. ex., « Je vois que tu as peur. Des fois, maman avait peur elle aussi quand elle était petite »). Parlez-lui et restez auprès de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme.
- Les terreurs nocturnes sont différentes des cauchemars. L’enfant qui a des terreurs nocturnes peut se réveiller en criant et en se débattant, mais il n’est que partiellement réveillé et n’aura pas nécessairement conscience de vos interventions. Il ne réagira pas à votre présence et se rendormira sans s’être réveillé complètement. Il ne s’en souviendra pas le lendemain. Restez avec lui pour qu’il se sente en sécurité, mais ne le réveillez pas. Si votre enfant a des terreurs nocturnes, parlez-en à son médecin.
Les enfants d’âge scolaire (5 ans et plus)
- À cet âge, les craintes ont tendance à être plus ancrées dans la réalité, comme des tempêtes, des incendies ou des blessures. Mais la peur peut être disproportionnée par rapport au risque. En général, à mesure que les enfants en savent davantage et commencent à mieux différencier les véritables dangers des situations qui n’en sont pas, ces craintes disparaissent.
- Les enfants plus âgés s’inquiètent souvent de la relation ou de la santé de leurs parents et peuvent facilement exagérer des désaccords ou des plaintes sans importance. Il est préférable de faire ces mises au point en privé, loin de vos enfants.
- L’exposition aux médias peut également soulever des craintes chez les jeunes enfants. Les images de films, de jeux vidéo, de vidéoclips, de sites Web et même de nouvelles télévisées peuvent les effrayer. Assurez-vous que ce que votre enfant veut regarder ne l’effraiera pas.
- Les enfants plus âgés peuvent exprimer leurs craintes d’autres façons qu’en pleurant. Ils peuvent se ronger les ongles, trembler, se sucer le pouce ou « passer à l’acte ». Puisqu’ils ne vous diront pas nécessairement qu’ils ont peur, surveillez les signes.
Ce que les parents peuvent faire
- Ne forcez jamais votre enfant à affronter une peur avant d’y être prêt. Présentez-lui une situation difficile doucement, en demeurant à l’écoute. N’oubliez pas de complimenter abondamment votre enfant lorsqu’il affronte une peur.
- Posez toujours des questions à votre enfant pour comprendre la situation et vous assurer qu’il est en sécurité.
- Acceptez que votre enfant a vraiment peur. Ne vous moquez pas de lui.
- Prévoyez que certaines choses peuvent effrayer votre enfant et aidez-le à s’y préparer. Par exemple, avertissez-le si vous vous rendez dans une maison où il y a un gros chien ou si vous sortez.
- Vous pouvez aider votre enfant à se défaire de sa peur en lui lisant des livres, en inventant des histoires ou en exprimant des situations qui traitent de sa peur. Par exemple, il peut dessiner un monstre pour l’aider à exprimer ses peurs et à comprendre qu’elles ne sont pas réelles.
- Essayez de désensibiliser votre enfant à l’objet ou à la situation qui l’effraie. L’utilisation d’un camion de pompiers jouet peut l’aider à limiter la crainte qu’il éprouve envers le véritable camion.
- Aidez votre enfant à se sentir physiquement en sécurité en lui faisant des câlins, en lui tenant la main et en vous tenant près de lui. Vous pouvez aussi lui apprendre à prendre des respirations longues et profondes pour réduire son anxiété.
- Encouragez votre enfant à raconter ses peurs à sa poupée ou son toutou.
- Tentez de ne pas renforcer sa peur en montrant vous-même votre peur. Tout signe d’inquiétude de votre part peut faire paniquer un enfant effrayé.
- Limitez l’exposition de votre enfant aux médias, qui peuvent éveiller des peurs ou les aggraver, y compris la télévision, les films, les jeux vidéo, Internet et même les documents imprimés. Vous pouvez aussi contribuer à inculquer de bonnes habitudes médiatiques à votre enfant, afin de l’aider à comprendre la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.
Que sont les phobies?
Les phobies dépassent les peurs normales et gérables qu’ont la plupart des enfants et peuvent empêcher votre enfant de poursuivre sa routine quotidienne. Les tout-petits peuvent acquérir des phobies s’ils ont vécu un événement traumatique comme un étouffement ou une quasi-noyade. Si votre enfant a toujours peur de la même chose et demeure inconsolable, même à la seule pensée de sa peur, il a peut-être une phobie et devrait voir un médecin.
Si vous ou votre partenaire avez des antécédents familiaux de phobie, votre enfant pourrait être plus susceptible d’en avoir une lui aussi.
Quand appeler le médecin
Consultez le médecin de votre enfant si :
- ses craintes commencent à nuire à ses activités quotidiennes habituelles, comme aller à l’école, pratiquer des activités sportives ou se faire des amis.
- il semble anxieux la plupart du temps.
- il éprouve des symptômes physiques, comme des maux de tête, des maux de ventre, des douleurs musculaires ou articulaires ou une fatigue excessive.
Ressources supplémentaires
Révisé par les comités suivants de la SCP
- Comité consultatif de l’éducation publique
Mise à jour : April 2022