Les vaccins : des inquiétudes courantes
De nombreux parents et tuteurs ressentent des inquiétudes au sujet des vaccins. Certains craignent que les vaccins soient dommageables pour leur enfant. D’autres ne pensent pas que leur enfant a vraiment besoin de tous les vaccins administrés. Les parents peuvent également se sentir troublés par l’information en ligne et les commentaires dans les médias sociaux. Toutefois, les risques associés aux vaccins que les enfants canadiens reçoivent sont beaucoup, beaucoup moins importants que les risques associés aux maladies mêmes.
Voici quelques questions courantes que posent les parents et les tuteurs au sujet des vaccins.
Les vaccins fonctionnent-ils vraiment?
Oui. Toutes les maladies évitables par la vaccination sont beaucoup moins courantes dans les pays dotés de programmes de vaccination bien implantés. Partout où le taux de vaccination est élevé, le taux de maladies est faible. Quand le taux de vaccination commence à baisser (par exemple, à cause d’une crainte des vaccins ou lorsque le système de santé est perturbé en temps de guerre ou après une catastrophe), les maladies et les décès qui s’y associent augmentent toujours.
Les vaccins protègent l’enfant immunisé et ses proches, tels que les nouveau-nés trop jeunes pour être vaccinés ou les personnes dont le système immunitaire fonctionne mal, car ils empêchent la transmission des maladies.
Les vaccins peuvent-ils épuiser le système immunitaire de mon enfant?
Non. Le système immunitaire répond à un très grand nombre d’antigènes (des protéines et des sucres complexes) qu’on trouve partout autour de nous au quotidien. Les vaccins ajoutent seulement quelques antigènes à ce nombre.
Les vaccins subissent-ils des tests pour en assurer la sécurité?
Les vaccins sont sécuritaires et efficaces. Comme tous les médicaments, les vaccins doivent traverser de nombreuses étapes de vérification avant que Santé Canada en approuve l’utilisation. Il faut prouver que les vaccins sont sécuritaires et préviennent les maladies qu’ils ciblent. Lorsque le vaccin est en marché, les autorités en matière de santé du Canada continuent d’en surveiller les effets secondaires. Les graves effets secondaires des vaccins sont très rares.
Les vaccins ont-ils des effets secondaires?
Le risque de devenir malade à cause d’une maladie évitable par la vaccination est beaucoup plus élevé que le risque minime de présenter un grave effet secondaire du vaccin.
- Certains enfants ressentent de légères douleurs et une rougeur au point d’injection dans le bras ou la jambe, parfois accompagnée d’une légère enflure.
- Une faible fièvre est courante après la vaccination. Une forte fièvre peut se manifester chez les jeunes nourrissons, particulièrement après la première dose d’un vaccin. Dans quelques cas, la fièvre peut provoquer des convulsions fébriles. Ces convulsions ne sont PAS dangereuses et ne provoquent pas de dommages au cerveau. Elles sont plus fréquentes chez les enfants dont les parents ou les frères et sœurs ont déjà eu des convulsions fébriles. Elles sont également plus susceptibles de se produire chez les enfants qui font de l’épilepsie ou ont un trouble cérébral. Les convulsions fébriles surviennent également lorsqu'une forte fièvre est causée par une infection.
- On peut observer de la fièvre combinée à une éruption après le vaccin RRO, le vaccin RRO-Var ou le vaccin contre la varicelle.
- La crainte des seringues peut provoquer un évanouissement, particulièrement chez les enfants plus âgés et les adolescents.
D’autres effets secondaires, y compris les graves réactions allergiques, sont très rares. Les enfants qui ont souffert d’une grave réaction allergique à une dose antérieure du vaccin (enflure du visage ou des lèvres, difficulté à respirer ou baisse de la tension artérielle) ne devraient plus recevoir ce vaccin à moins de consulter un spécialiste ou de recevoir le vaccin dans une clinique spéciale en mesure de contrôler les réactions importantes.
Le vaccin contre la rougeole ou contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) peut-il être responsable de l’autisme ou d’un autre trouble du développement?
Non. Il n’y a pas de preuve scientifique pour soutenir cette affirmation. Puisque les signes de l’autisme peuvent se manifester à peu près à l’âge auquel les enfants reçoivent le vaccin RRO, certains parents pensent que le vaccin est responsable de cette affection.
Une grande partie de la controverse entourant le vaccin RRO et l’autisme provient d’un seul article publié en 1998 et qui laissait croire à un lien. Depuis, on a établi que ce rapport était frauduleux, et l’article a été retiré de la revue dans laquelle il avait été publié. De nombreuses grandes études scientifiques dans le monde n’ont trouvé aucun lien entre le vaccin RRO et l’autisme.
Par ailleurs, aucune donnée ne lie les autres vaccins à l’autisme. Le nombre d’enfants atteints d’autisme semble avoir augmenté ces dernières années. En effet, le diagnostic d’autisme inclut désormais les enfants qui présentent des symptômes plus légers et qui n’auraient pas été diagnostiqués auparavant. Le public connaît beaucoup mieux l’autisme, et plus de parents demandent de l’aide. Les scientifiques ont récemment découvert un gène lié à l’autisme.
Le vaccin contre la coqueluche peut-il causer des dommages au cerveau?
Non, mais l’infection par la coqueluche peut causer des convulsions, des lésions au cerveau et le décès de nourrissons.
Les vaccins peuvent-ils être responsables de la MSN (mort subite du nourrisson)?
Non. De nombreuses vastes études n’ont établi aucun lien entre les vaccins et la MSN. En fait, certaines études révèlent que les bébés victimes de la MSN étaient moins susceptibles d’avoir récemment été vaccinés que les autres.
Les vaccins peuvent-ils être responsables du diabète de type 1?
Il n’y a pas de lien entre les vaccins et le diabète de type 1. On ne connaît pas la cause du diabète de type 1, mais selon certaines données, les infections virales peuvent être d’importants déclencheurs de cette maladie chez les enfants.
Les vaccins peuvent-ils être responsables de l’asthme et d’autres types de maladies allergiques?
Non. Les études révèlent que la vaccination n’accroît pas le nombre de cas d’asthme ni d’autres maladies allergiques chez les enfants.
Les vaccins peuvent-ils être responsables du cancer?
Non. Il n’y a pas de preuve de lien entre les vaccins et le cancer. En fait, deux vaccins procurent une protection contre le cancer. Le vaccin contre l’hépatite B apporte une protection contre le cancer du foie et le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) protège contre le cancer du col de l’utérus et certains cancers génitaux.
Les vaccins peuvent-ils être responsables de la maladie de Crohn ou de la colite?
Non. Il n’y a aucun lien entre les vaccins et la maladie de Crohn ou toute autre forme de maladie inflammatoire de l’intestin.
Les vaccins peuvent-ils être responsables de la sclérose en plaques?
Aucune preuve n’indique que les vaccins sont responsables de la sclérose en plaques ni même de récidives de cette maladie. Notamment, les vaccins contre l’hépatite B et la grippe n’ont pas d’effets sur les symptômes ou sur la rapidité de leur évolution chez les patients atteints de la sclérose en plaques. En effet, les infections saisonnières par la grippe sont liées à des éclosions de sclérose en plaques.
Les vaccins peuvent-ils causer des infections?
La plupart des vaccins contiennent des substances inactivées. Ils ne renferment pas de germes vivants et ne peuvent donc pas provoquer d’infection. Les vaccins vivants (contre les oreillons, la rubéole, la varicelle, le rotavirus et le vaccin antigrippal par voie nasale) contiennent des formes affaiblies des germes. Ces vaccins ne provoquent pas de maladies chez les personnes en bonne santé, mais quelques enfants auront une très petite éruption et un peu de fièvre après avoir reçu le vaccin RRO, le vaccin RRO-Var ou le vaccin contre la varicelle.
Les vaccins vivants peuvent provoquer des maladies chez des personnes atteintes de problèmes qui empêchent leur système immunitaire de fonctionner. Ces personnes ne devraient pas recevoir ces vaccins.
Ressources supplémentaires
Révisé par les comités suivants de la SCP
- Comité des maladies infectieuses et d'immunisation
Mise à jour : January 2022